🤔 C’est quoi le Founder mode ?
9 septembre 2024, Le Comment du Pourquoi #168

Bon, ça fait 3 jours que je suis débordée par un événement … de 3 jours, donc cette édition a été rédigée à un autre horaire que d’habitude, on verra si c’est mieux ou moins bien à la lecture. À la rédaction, c’est moins facile pour moi, et c’est de ma faute, j’avais qu’à décider de relancer la saison le 16 septembre.

Mais j’avais tellement hâte de lancer le nouvel outil et les nouvelles formules d’abonnement ! Merci à celles et ceux qui ont déjà pris leur abonnement (grosse majorité d’annuel, vrai gage de confiance) et même un membre VIP (qui se reconnaîtra, merci à lui). Pas encore de demande de l’accès aux sources, mais vu le nombre de fois où on m’écrit pour me demander de retrouver un sujet d’une édition précédente, ça ne saurait tarder.

Cette semaine, le focus a été le founder mode dont je parlais déjà il y a 6 mois, inspirée également par Brian Chesky, mais j’appelais ça l’attention au détail. Comment te dire que j’ai un avis sur la question… mais tu auras aussi des points de vue différents du mien, of course.

On parle pricing, IPO, indice saucisse (je te jure ça existe), Google, Elon... Avec (beaucoup) d'IA et une femme à l'honneur comme chaque semaine. Alors clique sur le "Lire en ligne" tout là-haut à droite pour être sûr de ne rien rater !

Bonne lecture, et bonne semaine !

Paul Graham a donc défrayé les chroniques (oui je sais que c’est normalement “la”) cette semaine avec son essai sur le Founder mode. Il est coutumier du fait, il a lancé il y a plus de 10 ans le mythique Do things that don’t scale que je cite régulièrement. Le Founder mode, c’est quand les fondateurs continuent d’intervenir à tous les échelons de l’entreprise. Il l’oppose au manager mode, évidemment. Les memes pullulent, le swag est lancé, et je prie pour que les gourous LinkedIn francophones ne s’emparent pas du sujet. Plus sérieusement, on a les pour et les contre depuis plusieurs jours. Ça ne suffit pas pour réussir, puisqu’un fondateur commence quasiment toujours en founder mode (et a du mal à en sortir). Ce n’est pas applicable dans les équipes, en particulier Sales. C’est la direction que prennent les nouveaux medias, et c’est une bonne chose. Mais ça n’est pas réaliste de penser que les fondateurs n’ont jamais besoin d’une équipe de managers solides. Et même Brian Chesky reconnaît que c’est plus difficile à maintenir pour les femmes founders.

My two cents ?

• C’est d’abord que les founders qui échouent en manager mode ne savent pas manager tout court. On peut pas les blâmer, ça ne s’apprend pas, et on manque d’exemples inspirants. Les experts techniques qui deviennent chefs parce qu’on ne veut pas les perdre, mais qui savent pas faire, on en connaît tous. Et on sait aussi que c’est la double peine, parce qu’on les perd en contributeur individuel en même temps qu’on les promeut.

• C’est aussi que les founders ont du mal à recruter la bonne équipe. Celle qui saura préserver leur vision, faire la différence entre responsabilité et autonomie, et qui les complète façon Toby Maguire. Mais encore faut-il qu’ils articulent cette vision clairement.

• Enfin, on a un problème avec le manager mode ailleurs que dans les start-ups, on le sait depuis les années 40s… (merci Tobi)

La question, elle n’est pas vite répondue, alors on arrête d’essayer de faire comme Steve Jobs et on adapte son niveau d’attention au détail pour que ça soit au bon endroit, au bon moment, et pas du micro-management permanent sur des sujets peu impactants.

J’ai mentionné rapidement dans le En vrac de la semaine dernière la fermeture de T̶w̶i̶t̶t̶e̶r̶ X au Brésil, son troisième plus gros marché avec 40M d’utilisateurs (dont 2M ont déjà rejoint Bluesky). Ça méritait quand même qu’on s’y attarde plus longuement. Pour ne pas risquer de voir son personnel arrêté par la justice brésilienne, Elon a décidé de fermer ses bureaux locaux.🇫🇷 Cette esquive n’a pas plu, et le juge Alexandre de Moraes a alors décidé non seulement de couper l’accès à X, de menacer d’une amende de $9000 par jour tout individu qui continuait d’utiliser la plateforme grâce à un VPN, d’ordonner à Google et Apple de dérérencer l’app des stores, mais aussi de geler les avoirs de Starlink, autre entreprise de Musk, sous couvert d’actionnariat commun et peut-être parce que Starlink a dit au départ que sur ses réseaux l’accès à X n’était pas bloqué. (pas certaine que le freeze des assets d’une autre boîte ça soit légal dans d’autres pays). Bon, là, Starlink a rétropédalé quand même. Bien sûr, l’histoire a commencé bien avant, avec le refus de la plateforme de couper l’accès de certains comptes “malveillants” (et surtout pas du goût du nouveau pouvoir en place. Pas de mon goût non plus mais c’est pas la question, et là on entre réellement dans le sujet de liberté d’expression qui faisait défaut au cas Telegram). Bref, une fois n’est pas coutume (mais alors vraiment pas), je suis du côté d’Elon dans cette histoire. Et je suis pas la seule.

🗣️ Un des soucis des start-ups en ce moment ce sont les exits. Et les exits, c’est pas que les rachats par d’autres, ça peut aussi être des entrées en Bourse (IPO pour les intimes). Pour les faciliter et garder nos pépites en Europe, France Digitale et d’autres publient une lettre ouverte aux décideurs européens, résumée par Maya Noël herself sur Linkedin (merci Solenne de l’avoir flaggée !)

🐦 Quelques news en vrac :
4 minutes glaçantes à regarder si tu as un enfant, un filleul, une nièce, des amis qui ont des enfants... Le dernier mot à connaître ? Rawdogging. Les start-ups du FT120 ne pratiquent pas la transparence fnancière. Tout va bien pour Xavier Niel, il entre au board de ByteDance (TikTok), pendant que Maurice Levy décide de revitaliser Solocal. Le Slip Français à la rescousse de Duralex, vraiment ? Le propriétaire de Lidl applique la même stratégie que Amazon et vend du cloud. Pendant que Heinz se fâche avec toute l’Italie. Toi aussi tu te rappelles de Tony Danza ?

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Un des sujets dont je parle le plus avec les fondateurs de start-up que j’accompagne est la question de leur wedge, l’angle d’attaque du marché. Cet été, je te partageais les 12 angles possibles suggérés par nfx. Ils vont plus loin dans l’idée avec cette mini-série de 12 vidéos.

Toutes les nouvelles technologies passent par le gouffre des désillusions selon la courbe de Gartner, et l’IA n’y échappe pas. Je dirai même qu’on est en plein dedans. D’ailleurs, ces profs de l’Insead qui te conseillent sur la mise en place de l’IA disent d’y aller par projet, d’être prêt à réellement investir temps et ressources… déjà vu non ? Pas étonnant d’ailleurs, parce que l’IA qu’on attendait, c’est celle qui nous fait peur dans les films, et on en est encore loin (ouf ?). À part du contenu (la moitié du contenu créé par les entreprises sera généré par l’IA en 2026 🇫🇷), on a une classe sans prof - avec parcours personnalisé à chacun des 20 élèves, et des rapports de police sans policier qui l’a écrit - et sans savoir si c’est légal. On a aussi le dernier clip de MC Solaar (que j’ai trouvé moins bien que celui de Big Flo et Oli), ou ce nouvel art qui fait beaucoup réagir, pas autant que celui sur l’écriture. Mais pas encore de gains de productivité incroyables.

Et ça va pas s’arranger si les prix augmentent comme les rumeurs le prétendent.

Après Monica, dont je te parlais la semaine dernière, le Demure Check est le dernier outil engineering-as-marketing qui se moque plus ou moins gentiment de toi en scrappant ton profil LinkedIn. Surfant sur la tendance “very demure, very mindful”, l’outil calcule le score “demure” du dit profil. J’ai eu 3/10, et toi ?

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