𝕍 Spécial Vivatech - Le Comment Du Pourquoi Hors-Série #21

👩🏻‍💻 Bonjour {first_name}

Je suis Laura Bokobza. Tu reçois ce mail parce que tu fais partie des 1 666 abonnés à Le Comment du Pourquoi, une newsletter hebdomadaire de curation innovation, tech et business. Merci !

Dès que c'est en vert et en gras, c'est cliquable. Sauf les titres de section. Donc des (source) en fin de phrase, ou des mots au milieu. Comme mon profil Bluesky, pour que tu rattrapes les actus chaudes à ne pas manquer de la semaine dernière (et de celle à venir).

La semaine dernière, c'était VivaTech, et ça méritait bien une édition dédiée, sans les rubriques habituelles. Vous aviez majoritairement choisi "Édition spéciale", mais pour ne pas perdre la numérotation j'ai fait un mix.

Ah, Vivatech ! Pour l'encenser ou le décrier, pour faire de la comm Corpo "on aime l'innovation" ou pour mettre en avant des start-ups, pour dire "j'y étais" ou "je boycotte", tout le monde en a parlé. There's no bad publicity, et Maurice le sait bien.

J'y étais, donc. Depuis 2 ans, j'accompagne des délégations du Hub Institute sur des parcours sur-mesure, créés spécifiquement selon leur brief. On prépare, on lit plein de trucs, on s'entraide, une grande communauté de décryptage de l'innovation qui garde aussi son regard critique sur le delivery des pitchs, parce que soyons honnêtes, au royaume des pitcheurs, tous ne sont pas aussi bons. Ça m'a donné un angle assez unique de lecture sur le salon.

☕️ Merci à Cyrille et Marie pour leurs cafés la semaine dernière. Si toi aussi tu veux me remercier pour cette édition  (et être cité dans la prochaine), c'est juste ici (et bien sûr, tu peux continuer à transférer cette newsletter pour la faire connaître).

Je t'ai quand même gardé quelques infos sur d'autres sujets que VivaTech. On parle aussi Recall, Google, ScarJo, Ouss, portail... Alors clique sur le "Voir dans le navigateur" tout là-haut à droite pour être sûr de ne rien rater !

Bonne lecture, et bonne semaine !

On a tout lu et tout entendu sur l'édition 2024. Fred Cavazza a déjà publié fait son retour à chaud.🇫🇷 eMarketing s'essaie à l'équilibre 🇫🇷 entre grands groupes et start-ups (dont le dernier robot 🇫🇷 de Aldebaran, qui ne s'appelle plus Aldebaran d'ailleurs). D'autres proposent des repérages par métier, comme des 4 start-ups pour l'e-commerce. 🇫🇷 Aux US, ils parlent peu du salon sauf pour reprendre la conf de Yann LeCun, qui a découragé quiconque de travailler sur des LLMs. L'autre conférence pleine à craquer (même si le principal intervenant était en visio) a évidemment été celle de Musk, 🇫🇷 qui a provoqué comme à son habitude, en dénigrant les autres LLMs, les medias, bref, tout ce qui n'est pas lui. On a même eu droit à une interview spéciale de Meredith Whittaker, présidente de Signal et grande défenderesse de la privacy, dans le Monde.🇫🇷 Et on a quand même beaucoup parlé d'IA.🇫🇷 Il y a d'ailleurs une IA qui répond à toutes tes questions sur ce qui s'est passé pendant cette édition.

 🇫🇷 La France, nouvel Eldorado de la tech en général et de l'IA en particulier ? Le message semble clair. Soutenu par le discours du président Macron prononcé la veille de l'ouverture, confirmant la tenue en France du prochain AI Action Summit en février 2025. OpenAI a même fait un side event à Paris. Et après Dust et Mistral, la nouvelle pépite française s'appelle H, et a choisi la semaine de VivaTech pour annoncer sa levée de $220 millions.🇫🇷

Une fois n'est pas coutume, je vais me détacher de mon rôle habituel de curatrice pour te donner une opinion que j'espère nuancée. Parce que cette année, la nuance a manqué cruellement.

🤨 Commençons par les critiques - légitimes. Des chiffres auxquels on fait dire ce qu'on veut parce qu'on détaille pas comment on compte. Des corporates aux stands magnifiques qui se voient de loin, mais sur lesquels trouver une start-up est une gageure. Des régions qui essaient de mettre en avant leurs pépites, mais sous leur bannière comme au CES. Des stands minuscules pour les start-ups qui n'ont qu'un écran de PC pour montrer leur savoir faire, à croire que VivaTech s'est inspiré de l'idée de la French Tech à Eureka Park (en France, on n'a pas de pétrole, hein... et on trouve rien dans ces allées de Vegas non plus). En plus cette année la pluie s'en est mêlée, ce qui a limité le nombre de discussions sur les tables extérieures, et donné encore plus l'impression de chaos dans les allées.

Certes, les corpo financent, donc elles ont un rôle important dans cette fête de l'innovation que se veut être VivaTech. L'Oréal d'ailleurs assume tellement cette posture qu'ils n'invitent aucune start-up. Quant aux autres corpo, dont le mythique stand LVMH sur lequel on s'est encore serré comme des sardines cette année, elles invitent à la fois des start-ups avec lesquelles elles travaillent vraiment, et d'autres qui ont gagné challenges ou pitchs en amont. Sans parler des estrades de conférences, qui créent un brouhaha incessant de discours mutlilingues. On rêve tous d'ilôts thématiques et de panneaux "sponsored by" avec le nom des corporates, qui pourraient garder des stands plus petits pour héberger des conférences et des salles fermées de rendez-vous par exemple. Malheureusement je ne crois pas être beaucoup lue par les corpos ou Publicis, mais si c'est le cas, appelez moi - j'ai plein d'idées pour améliorer les expériences start-up et visiteurs sans dégrader l'expérience corpo.

💪 Alors tout à jeter dans VivaTech ? Certainement pas. Côté visiteur, ce n'est pas un salon de déambulation si tu souhaites découvrir des innovations - donc ça se prépare. Côté exposant, encore plus. Beaucoup de badauds et d'étudiants, mais aussi beaucoup de visiteurs qui cherchent vraiment des innovations à déployer dans leurs entreprises. Si tu n'as pas le budget pour avoir un vrai stand (et certaines ont cassé la tirelire pour justement attirer le chaland qui ne les connaît pas), alors aller sur VivaTech demande une préparation extrême que j'ai peu observée. Un texte de présentation sur l'annuaire qui détaille cas d'usages et cible client. Une démo sur PC bien préparée et facile à lancer. Venir à plusieurs pour être aussi visiteur et aller solliciter des corpos sur leurs stands. Dégainer le flashage des badges pour bien travailler les visiteurs en aval. Inviter des prospects sur le salon pour en remettre une couche. Avant pendant après, un salon c'est du boulot dans tous les cas, pas juste une vitrine devant laquelle on espère que les gens s'arrêtent.

Quant à moi, j'adore aller à VivaTech. Parce que c'est l'occasion de voir un nombre incroyable de gens de mon réseau au même endroit donc en un temps record. Parce que ça me rappelle mon temps où je bossais dans les salons. Parce que j'y rencontre pour de vrai des gens que je n'avais jamais croisé que sur les réseaux ou dans le Dark Social. Et ça même si j'ai passé l'âge pour ses conneries, comme me le rappellent mon dos et mes jambes depuis mon retour à Bordeaux...

Ⓖ On a assez peu parlé de l'absence de Google sur le floor de VivaTech cette année (leur emplacement habituel était occupé par AWS, qui a aussi invité des start-ups dont Anthropic sur une tête de gondole minuscule). Ils étaient bien occupés ailleurs, avec la tenue de leur Marketing Live 2024 et des annonces plus précises de ce qui va changer dans le SEO et surtout le SEA. Avec un reveal des formats publicitaires associés à AI Overviews, leur nouveau moteur de recherche Perplexity like. Sauf que le déploiement ne se passe pas comme prévu. Heureusement qu'ils étaient dispo, car depuis ils doivent éteindre les feux provoqués par des réponses hallucinantes (dans le sens IA du terme). Parce qu'ils ont réduit les coûts ? Ou parce qu'ils ont intégré dans l'entraînement les contenus de The Onion ou de Reddit, dont certains threads sont clairement ironiques. L'humour, le dernier rempart de ce qui nous distingue de la machine ?

Microsoft, présent sur VivaTech, a aussi tenu son Microsoft Build la semaine dernière. Ils ont annoncé des PC sous IA et une nouvelle fonctionnalité, Recall. Ça rappelle le nom d'un film et ça fait autant flipper côté privacy. Et ils ont mis plein de monde en panique avec un outage qui a affecté jusqu'à GPT Search.

🤫 La saga Sam-ScarJo continue, avec attaques, témoignages, incohérences et autres joyeusetés qui vont devenir le quotidien des modèles tant qu'ils ne seront pas plus transparents sur leurs données d'entraînement - ce qu'ils ne peuvent pas faire. Le résumé de Casey Newton est parfait, tout y est ! En parlant de données d'entraînement, les medias continuent de prendre l'argent d'OpenAI, News Corp (Wall Street Journal, Times...) le dernier en date.🇫🇷 Pendant que 12 medias français se réunissent autour du projet Spinoza, l'IA pour les journalistes.🇫🇷

Anthropic profite sans doute des déboires d'OpenAi et renforce sa position sur la safety des IA. Ils lèvent même le voile plus que les autres, et publient la semaine dernière leur cartographie (partielle) de l'esprit de Claude. Bon, sur la safety, ils jurent tous la main sur le coeur qu'ils sont pour, hein, ils étaient même 16 à signer un truc à Séoul. Meta annonce en même temps un product advisory board avec 4 hommes dont le CEO de Stripe et celui de Shopify. Pas vraiment de la safety, et clairement biaisé, non ?

🐦 Quelques news en vrac :
Les croquettes pour animaux, c'est apparemment de la tech, et de la bonne ! On met pas tous la même chose derrière certains émojis. Pixar licencie 14% de ses effectifs, et TikTok pourrait licencier bientôt. Pinterest, le réseau qui monte, qui monte, a sorti son rapport des tendances été 2024 qui met en avant l'audace. Ouss (re)lance un accélérateur et cherche à faire financer sa défense par ses fans (va lire les commentaires, c'est popcorn, le mec doute de rien). Le français dans la fusée Blue Origin n'était pas de la Tech. Après le désastre de l'AI Pin, Humane cherche un repreneur. Doctolib achète Aaron.ai pour une somme inconnue. Le portail Dublin - New York a rouvert.

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👍 J'ai appris des choses, merci ! 

😐 Bof... 

👎 Je n'ai pas aimé