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Rédiger une édition après une pause est toujours plus compliqué. La routine de le faire chaque semaine se perd vite, les sujets à sélectionner sont plus nombreux, et l’appel de mon patio ensoleillé n’arrange pas ma motivation (même si ça m’aide à procrastiner sur la déclaration d’impôts). Me revoilà quand même dans ta boîte mail ce lundi, pour une édition dense. De quoi t’occuper 15 jours, il n’y en aura pas la semaine prochaine.

Besoin de motivation = bon moment de parler de résilience ? Ne me lance pas sur le sujet. Et depuis mon post, McKinsey en a remis une couche, en listant les 4 types de résiliences et en nommant les CEO “Chief Resilience Officer”. Bon, tout n’est pas à jeter dans cet article, il est même question d’analyse pre-mortem dont je te reparle dans Pour passer à l’action.

J’avoue, je me suis tirée une balle dans le pied avec mon choix de À la Une, pas idéal pour une remise en jambe. Je suis championne pour me compliquer la vie ? Non, question de zeitgeist. Il est temps de parler des limites de l’IA aussi. Dans leurs résultats, dans notre capacité à bien les intégrer, dans le danger de les laisser fleurir partout sans contrôle (ni même savoir qu’elles sont présentes)… Même le pape Léon XIV en fait la priorité de son pontificat, c’est dire.🇫🇷

On parle de limites de l’IA, cette semaine, mais aussi de procès, d’Europe, service client, churn... Avec (beaucoup) d'IA et une femme à l'honneur comme chaque semaine. Clique sur le "Lire en ligne" tout là-haut à droite pour être sûr de ne rien rater !

Bonne lecture, et bonne semaine !

J’utilise l’IA, ou plutôt, des IAs, chaque jour. Un résumé sur NotebookLM, une structure de mes idées sur Claude, une illustration sur MidJourney, une photo revisitée sur Flux… Je suis même depuis 3 ans au Board d’une start-up qui utilise et étudie l’IA. Et pourtant, je ne leur fais pas confiance (aux IAs, hein, pas à aux fondateurs de Flint). Question de personnalité ? Peut-être. Je ne suis pas du genre à m’enthousiasmer facilement. Mais surtout parce qu’un modèle probabiliste a forcément des limites qu’un modèle déterministe n’a pas. Dans des domaines de recherche, c’est ce qui fait son intérêt - et sa force (et même là on commence à avoir des soupçons que c’est pas si vrai). Mais dans des usages en entreprise, ça pose problème.

🤪 J’avais déjà mentionné le cas de Air Canada qui avait dû payer un remboursement parce que l’IA l’avait promis. Klarna (qui avait annoncé remplacer 700 agents de service client par des IA) a aussi décidé de rétropédaler - ils restent “optimistes” sur l’utilisation de l’IA, mais avec plus d’Human in the loop. Duolingo, qui avait annoncé devenir AI-first, a vu une levée de boucliers de ses utilisateurs. Parce que le sujet de la confiance des clients est clé dans l’exécution. Et la confiance des managers, aussi, parce que quand tu dis que tu utilises l’IA, tu es vu comme paresseux.

La confiance de l’entreprise ne doit pas être aveugle. Entre les coûts, les soucis de jeu de données comme base d’entraînement, le besoin de supervision humaine - et de retours clients honnêtes, et les risques de cybersécurité 🇫🇷 ou même d’agents qui deviennent incontrôlables, pas la panacée, on a dit. On sait même pas ce que ça veut dire, “agent”. ChatGPT ne sait pas dessiner une carte. Anthropic a dû s’excuser pour une erreur de Claude. C’est pire pour les modèles dit “de raisonnement”, qui hallucinent plus (et c’est pire si on demande des réponses courtes). Et les améliorations des modèles de raisonnement vont ralentir… Certains te préviennent des dangers - réels, et en profitent pour mieux te vendre leur aide pour construire ton agent.

🤔 Les hallucinations ne sont pas des mensonges, certes. Une IA ne sait pas ce qu’elle ne sait pas. Mais parfois, il y a des entraînements délibérés (encore un coup du stagiaire), comme la théorie du “white genocide” répété par Grok ces derniers jours. Je ne suis pas aussi alarmiste que Yuval Noah Harari, mais on doit quand même se questionner sur les dangers potentiels.

Tu te souviens de cette pub bizarre qui annonçait le rebranding de Jaguar ? Ils ont viré leur agence. Moi j’aurai viré le Comex qui a validé ça…

👩🏻‍⚖️ Le procès Google ou plutôt, l’audience pour les remedies (et donc la sentence) du procès Google s’est terminé le 9 mai dernier. La dernière période concernait les amicus briefs, déposés par des soutiens de l’une ou l’autre des parties (Google ou le gouvernement américain en l’occurence). Le plus révélateur est celui de YC : ils demandent ni plus ni moins que l’ouverture du Search Index - pour entraîner les IA. Le même Search Index que Sam avait essayé sans succès de licencier pour OpenAI.

Pendant les derniers témoignages, on a appris que sans le paiement de Google pour être le moteur de recherche par défaut de Firefox, Mozilla serait en faillite.🇫🇷 On a aussi entendu Eddy Cue d’Apple, annoncer que le volume de recherche sur iPhone était en baisse (et qu’ils vont ajouter Perplexity et d’autres IA à Safari). L’action Alphabet a perdu 7% le même jour.🇫🇷 Quand on entre dans le détail, en fait, les gens cherchent plus. Mais ils cliquent moins en dehors de Google.

📰 Tous les marketeurs essaient de répondre aux nouveaux usages, pour du contenu classique comme pour l’e-commerce, bouleversé par le lancement de ChatGPT-Shopping. Pour le contenu, c’est assez révolutionnaire d’ailleurs : si tu veux émerger dans les réponses des IA, il faut que ta marque soit citée dans les médias traditionnels. Fini les influenceurs LinkedIn, retour aux bonnes vieilles pratiques RP ? Pas sûr, parce que si les medias n’ont plus de trafic, ils ne pourront pas survivre. C’est tout le modèle économique du Web des 20 dernières années qui est remis en cause.

🐦 Quelques news en vrac (je mets pas tout, la totale ici) :
Le like a eu 20 ans hier dimanche 18 mai (ça ne nous rajeunit pas, enfin surtout moi). Orasio (fondé par un ex-Payfit et dans la défense) lève €16 millions. Mistral se focalise sur son offre Entreprise. La valo de Perplexity atteint $14 milliards. Amazon sort un robot avec le sens du toucher. Pour Zuck, nous ne sommes que des produits. 8 agents IA pour chercher la vie extra-terrestre. Trump met aussi des droits de douane sur Hollywood. Conduire une voiture pilotée sur écran, c’est pire que conduire bourré. OpenAI reste non-profit et achète Windsurf pour $3 milliards. Malakoff Humanis achète 85% de Mon Petit Placement. Faircraft achète l’américain Vitrolab. DoorDash sort $5 milliards et achète SevenRooms et Deliveroo. Apple a perdu son procès FreeFortnite, et doit appliquer la sentence… mais comment ? Microsoft licencie plus de 6500 personnes (y compris chez LinkedIn). Est-ce que je verrai le traducteur universel de Star Trek de mon vivant ?

J’en parlais récemment au micro de Patrick, il faut que toute la boîte se confronte au service client régulièrement. Tout le monde. Loom est d’accord avec moi.

🧐 Je ne partage pas toujours les analyses de Strategy Breakdowns, qui sont inégales. Mais celle de Clay, sur la construction de la fidélité au travers d’expérience on ne peut plus non-scalables dans ce monde d’IA, et de Buffer, sur la transparence comme vecteur de confiance, sont intéressantes. Pas à copier à l’identique, mais en inspiration.

Tu prévois de déménager en Europe ? Alors tu vas adorer cette carte qui te précise le coût du logement, la météo, le taux de chômage… à une échelle bien plus fine que le pays ou la région administrative.

🧱 Ce modèle IA de création de sets Lego est dans doute le premier d’une longue série de modèles qui vérifient le réalisme (est-ce qu’on peut le construire avec les briques existantes ?) et la stabilité physique de la génération proposée. Tu imagines les cas d’usage dans la vraie vie ?

Je continue de suivre les avancées dans les biais, même si j’ai arrêté ma série du jeudi (d’ailleurs, je vais pas tarder à mettre à jour le livre blanc avec les derniers posts). Quelle ne fut donc ma surprise en découvrant que le test iconique du biais d’actualisation hyperbolique (celui du marshmallow) avait un twist : si l’enfant est en contact avec un autre qui lui promet qu’il va attendre, il attendra plus facilement…

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